Page:Béranger - Ma biographie.djvu/336

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Avec un parquet qui prenait plaisir à torturer tous les mots et des jurés choisis par le préfet, il était impossible qu’un auteur accusé ne succombât pas toujours. Cependant cela ne suffit point encore au pouvoir, et l’on vint à enlever au jury le jugement des délits de la presse. (Note de Béranger.)


Note LXXXVI. — Au sous-titre.

On assure que l’École des Chartes peut avoir une grande utilité, que ses recherches rendront des services à l’histoire. Jusqu’à présent il n’y a point encore paru, et il a pu être permis de penser qu’il y avait mieux à faire en fait d’histoire qu’à fouiller dans nos vieilles archives, toujours incomplètes pour ce qui a trait aux droits du peuple. (Note de Béranger.)

Au temps où Béranger a écrit cette note, l’épigramme était en effet permise, et on pouvait croire que l’étude des archives du moyen âge ne se serait pas dirigée dans un sens favorable à l’esprit de la Révolution française. L’École des Chartes a heureusement servi à autre chose qu’à retrouver les parchemins de la féodalité : elle s’est appliquée et elle s’appliquera de plus en plus à rechercher la trace des vieilles mœurs à reconstruire, pierre à pierre, l’édifice historique du passé de nos pères. Les dispendieuses, mais intéressantes études, entreprises pour recueillir les matériaux de l’histoire du tiers état, ont permis à l’un des maîtres de l’art moderne, M. Augustin Thierry, de regrettable mémoire, de raconter précisément l’origine des droits du peuple que Béranger craignait de voir négligés. (Notes de l’Éditeur.)