Page:Béranger - Ma biographie.djvu/40

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Bretagne. Dans six mois, vous dis-je, nous pourrons nous jeter aux pieds de Louis XVIII. — Qu’est-ce que cela, Louis XVIII ? — C’est votre roi, ma sœur, le mien, celui de la France et de la Navarre, depuis la mort de Louis XVII. Ne savez-vous pas que ce jeune et infortuné prince vient d’expirer au Temple[1], victime des traitements les plus odieux ! — Oh ! ne m’en parlez pas ; j’ai bien gémi sur le sort de ce pauvre petit. Mais que fait sa mort pour ses oncles et surtout pour votre fils ? — Cela fait que, les Bourbons revenant, j’espère faire entrer mon fils dans les pages de Sa Majesté. — En vérité, Béranger, vous êtes fou ! Si nous avions le malheur de revoir cette famille qui a armé toute l’Europe contre la France, croyez-vous que vous obtiendriez un regard du moindre de ses princes ? — Certes, je ferai mes preuves de noblesse. — Allons ! encore vos billevesées. N’oubliez donc pas que vous êtes né dans un cabaret de village, et que notre bonne mère[2] avait été servante et n’en avait pas moins de bon sens

    en 1840, et mourut au château de Bourmont, où il était né, le 27 octobre 1846. En 1852, il avait paru en Vendée avec la duchesse de Berry, et il était ensuite allé en Portugal soutenir la cause de dom Miguel.

  1. Le 8 juin 1795, à l’âge de dix ans dix mois et deux jours.
  2. Marie-Marguerite Levasseur, mariée le 23 avril 1749 à Jean-Louis Béranger, née à Tertry, entre Ham et Péronne, le 10 août 1720. Marie-Marguerite Levasseur est morte à Péronne le 12 octobre 1782, et Jean-Louis Béranger est mort, marchand de vin à Flamicourt, près Péronne, le 21 novembre 1763.