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cours à leur enterrement. Si le mien peut se faire sans public, ce sera un de mes vœux accompli. »

« Il a donc été résolu, d’accord avec l’exécuteur testamentaire, que le cortège funèbre se composera exclusivement de députations officielles et des personnes munies de lettres de convocation.

« J’invite la population à se conformer à ces prescriptions. Des mesures sont prises pour que la volonté du gouvernement et celle du défunt soient rigoureusement et religieusement respectées.

« Le sénateur, préfet de police,
« Piétri. »


Pendant que se faisaient les préparatifs de la fête funèbre, les amis veillaient à côté des restes du poëte expiré. À onze heures et demie du soir, M. Perrotin obtint l’autorisation nécessaire pour la prise d’une empreinte des traits de Béranger. On l’avait replacé sur son lit. La mort avait effacé les marques de la maladie, elle avait calmé et ennobli le visage.

Le lendemain matin, les amis de Béranger l’ensevelirent[1].

  1. PROCÈS-VERBAL DE LA MORT ET DE L’ENSEVELISSEMENT DE BÉRANGER.

    « Le 16 juillet 1857, à quatre heures trente-cinq minutes du soir, Béranger, après une courte mais très-douloureuse agonie, rendit le dernier soupir.

    « Le gouvernement, instruit immédiatement de ce triste événement, décida, comme on le sait, que l’enterrement aurait lieu le lendemain à midi et par les soins de l’État.

    « Toutes les mesures durent être prises avec la plus grande rapidité. Le soir même, à neuf heures, le médecin vérificateur vint faire la visite du corps.

    « Le 17 juillet, à neuf heures et demie du matin, MM. Perrotin, Antier et le docteur Charles Bernard, se trouvant réunis, le docteur Charles Bernard, d’accord en cela avec les docteurs Trousseau et Jabin, s’assura de nouveau d’un décès que tous les signes de la mort indiquaient suffisamment. MM. Perrotin, Antier et Charles Bernard procédèrent seuls à l’ensevelissement et à la mise dans une bière en plombs de leur ami P.-J. de Béranger.

    « Fait à Paris, rue de Vendôme, 5, le 17 juillet 1857, à dix heures du matin.

    « Ont signé :
    « Perrotin, Antier et Charles Bernard »