Page:Béranger - Ma biographie.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

portés fallacieusement aux enfants illégitimes de la reine.

— Mais, monsieur, le Masque de fer était-il plus légitime ?

— Certes, il était bien le fils de Louis XIII, celui-là ; mais, toujours suspecte à son mari, Anne d’Autriche considéra que, poussé par Richelieu, le roi pourrait mettre en doute une paternité si peu constatée par les rapports bien rares qu’il avait eus avec sa royale épouse, et elle consentit à faire disparaître son premier-né, sur la promesse qu’on lui fit d’amener des relations conjugales plus patentes pour justifier la légitimité des enfants qui naîtraient par la suite. Richelieu, qui avait affecté de l’amour pour Anne, par intérêt de position, ne tarda pas à être instruit de ses secrètes amours. Une fois le premier-né disparu, il ne fut plus possible à la reine de revenir sur sa faute, qui la mit sous la dépendance absolue d’un favori. Voilà, mon jeune ami, comment des bâtards sont devenus les héritiers du trône de Henri IV. »

Bien qu’alors peu versé dans l’histoire, j’aurais eu sans doute quelques objections à opposer à la partie romanesque de ce récit ; je m’en gardai et me contentai de faire observer que, pour appuyer les

    dramatique ni aussi intéressante que les romanciers se sont plu à le dire.