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Page:Béranger - Ma biographie.djvu/87

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rent de moins en moins fréquents, grâce aux femmes et à la poésie. Il me suffirait de dire grâce aux femmes ; car la poésie me vient d’elles.

Alors même que cette fâcheuse humeur me tourmentait le plus, je n’en étais pas moins, dans nos réunions d’amis, le plus fou et le plus gai de tous. Quelle douce chose que des amis[1]. Mes méditations littéraires ne m’empêchaient pas d’avoir des chansons pour tous les joyeux dîners que notre bourse nous permettait. Pas un carnaval ne se passait sans mascarades : jouer la comédie fut un de mes grands divertissements, et je composais de petits vaudevilles pour nos fêtes particulières, ce qui rend plus extraordinaire le peu de plaisir que, par la suite, j’ai trouvé à aller au spectacle.

À cet âge j’ai formé d’aimables liaisons qui me restent encore : Antier[2], qui a donné beaucoup d’ouvrages à nos théâtres secondaires et qui a fait tant de


    nier le grand caractère de ces crises ; mais combien y a-t-il d’hommes capables d’une belle passion, même enivrante, même énervante ? combien y en a-t-il qui connaissent la folie de l’amour ? La plupart n’en veulent qu’au plaisir. (Philosophie et politique de Béranger, par Paul Boiteau, in-8o, 1850.)

  1. Que de soupers ! que d’amourettes !
    Que de vrais amis à vingt ans !
    C’est là le temps des chansonnettes !
    Oh ! le bon temps ! oh ! le bon temps !

    (Chansons posthumes. À Brazier.)
  2. M. Benjamin Antier, plus jeune que Béranger de quatre années.