Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 1.djvu/106

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sous une traduction grecque d’époque pareillement inconnue ; il s’est transmis des marines classiques aux marines de la Renaissance, grâce à J.-B. Ramusio, qui, en 1558, ouvrait son recueil delle Navigazione et Viaggi par la navigation de Hanone capitano Cartaginesi

Le périple d’Hannon, dit la traduction grecque, était exposé à Carthage dans le temple de Kronos : les Phéniciens avaient emprunté à l’Égypte cette mode d’exposer dans un temple leurs périples écrits ou dessinés. Six et sept siècles avant Carthage, les Égyptiens avaient leurs récits détaillés de navigations réelles, leurs périples, avec vues de côtes à l’appui ; la reine Hatshopsitou, au début du xve siècle, avait fait graver, sur les parois du sanctuaire de Deïr-el-Bahari, le récit et les vues d’une expédition vers les Terres lointaines de l’Encens, que baigne la mer Rouge.

On y voit, — dit G. Maspero, — la petite escadre voguant à pleines voiles, l’heureuse arrivée, la rencontre des indigènes, le troc consenti ; nous pouvons assister, comme sur place, aux opérations diverses dont se composait la vie maritime, non pas des Égyptiens seuls, mais des autres nations orientales. Les Phéniciens, lorsqu’ils s’aventuraient dans les eaux lointaines de la Méditerranée, c’est ainsi, à coup sûr, qu’ils armaient et maniaient leurs navires. Des points de la côte asiatique ou grecque sur lesquels ils débarquaient,