Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 1.djvu/122

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mares ont tari. Les enfants tremblent la fièvre. Les nouvelles du « pays » sont bonnes. En quatre jours, les chemins se couvrent de gens qui regagnent les montagnes.

Ulysse et ses compagnons, quand ils « montent » chez Circé, ne rencontrent personne. Le récit odysséen se passe en été, au milieu ou vers la fin de la saison navigante, qui commence en avril et finit en octobre : Ulysse et ses compagnons, depuis le départ de Troie, ont déjà dépensé plusieurs mois chez les Lotophages, les Cyclopes, Éole et les Lestrygons. La saison est avancée ; ils vont hiverner chez Circé. Nous sommes donc en été : la forêt est déserte. On n’entend que le chant des oiseaux dans les arbres, le cri des aigles et des éperviers dans les airs et les fuites des sangliers ou des cochons dans le maquis… Mais la brousse s’éclaircit. On approche des monts. Voici une belle maison « bâtie », une maison de pierre.

A 15 ou 20 kilomètres environ du Monte Circeo, les montagnes continentales des anciens Volsques dressent leur muraille abrupte qui s’allonge parallèlement à la côte sur près de 100 kilomètres. Cette muraille est appelée monts Lepini par les Italiens d’aujourd’hui : couronnée de faîtes qui dépassent 1.500 mètres et présentent à la plaine Pontine une falaise continue, elle darde dans la direction du Circeo la Punta