Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 1.djvu/191

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gens de Tyr-Sidon se figuraient sans doute à l’origine comme une masse compacte, un continent « prodigieux », semblable à l’un de ceux qu’ils pouvaient connaître en leur voisinage, Asie et Libye…

Combien fallut-il d’années aux découvreurs de passes pour découper cette masse en îles, presqu’îles et territoires médiocres et finir, après avoir cru la trouver en Crète, puis en Grèce, puis en Italie, par la restreindre à la péninsule espagnole ?

Encore certains des Anciens ne purent-ils jamais se résoudre à cette déconvenue : ils voulurent pousser plus loin la recherche de Cadmos et reculer toujours le gîte de cet autre monde : quand, au delà de Calypso et des Colonnes d’Hercule, s’ouvrit devant eux l’Océan sans bornes, ils soutinrent qu’Hespéris, fille d’Atlas, — l’Atlantide, — s’était effondrée dans ces eaux, où quelques-uns de nos navigateurs modernes ont pensé la retrouver, où certains de nos géographes et géologues s’entêtent encore à l’entrevoir.

Anglais et Français, tous les explorateurs de la Mer du Sud rapportent dans leurs journaux de bord les mêmes aventures qu’Ulysse ren-