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Les Achéens d’Europe et les Ioniens d’Asie, leurs héritiers, ont pu connaître ces créations littéraires de la Chaldée par deux intermédiaires. Les dernières découvertes de Boghaz-Keui viennent à l’appui de la légende de Pélops, l’ancêtre phrygien des rois Atrides : d’étroites relations unissaient, dès le xive siècle, semble-t-il, les Achéens des îles et de la côte avec ces empereurs hittites de l’hinterland anatolien, qui possédaient une recension des grands ouvrages de la littérature chaldéenne. Achéens et Ioniens, d’autre part, fréquentaient les Phéniciens qui paraissent avoir imité ou copié, eux aussi, ces mêmes ouvrages.

Nous n’avons encore rien retrouvé des anciennes bibliothèques phéniciennes : la libération de la Syrie est, aussi, d’origine trop récente. Mais telles et telles trouvailles de Byblos et d’ailleurs font espérer que la tutelle européenne aura bientôt la même influence sur l’histoire des siècles passés que sur le sort des générations présentes. Nous savons seulement par les commentateurs et compilateurs de l’antiquité classique et chrétienne que la Phénicie avait sa geste du dieu Melkart et sa geste de la déesse Astarté : toutes deux racontaient un voyage aux incidents multiples vers le bout de l’univers et le fond du Couchant. Sanchoniathon de Bérite, « écrivain anté-