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des littératures mésopotamiennes : le moindre fonctionnaire turc était un Lestrygon pour ces chercheurs de passes historiques ; les égyptologues sont en avance d’un grand siècle, grâce à la tutelle européenne qui délivra l’Égypte du même joug et en permit une exploration tranquille et complète. Dans l’Irak pareillement délivré, l’exploration systématique commence. Elle portera rapidement ses fruits. Il ne semble pas douteux que les ressemblances s’accuseront et se multiplieront alors entre Gilgamesh et Ulysse : voyages sur terre et sur mer, luttes contre les monstres, expéditions et séjours chez des divinités amoureuses ou terribles, consultation de nymphes expertes, évocation des morts, la parenté de forme et de fond entre cette épopée chaldéenne et la Poésie homérique semble évidente déjà à quelques-uns[1].

Certaines tablettes chaldéennes nous donnent les fragments d’une autre épopée non moins fameuse et non moins terrible : les Voyages de la déesse Istar à travers les Sept Portes de l’Occident, vers le Pays des Morts.

  1. Cette parenté a trouvé un puissant avocat dans P. Jensen, et les indices les plus frappants ont été réunis par lui dans sa brochure Gilgamesch Epos de la collection Ex Oriente Lux… Leipzig, 1924. Cf. Ch. F. Jean, La Littérature des Babyloniens… Paris, 1924.