Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 1.djvu/250

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tèle occidentale. Les « rois voituriers » de la côte régnaient ailleurs : c’est à Phigalie que Pompos l’Arcadien accueillait désormais les gens de la mer.

Les sables envahissaient le mouillage de Télémaque, et le Posidion de Nestor s’endormait au bord de la lagune. Sur son acropole, la ville ruinée et méconnue perdait jusqu’à son nom. Et cependant cette « Porte des Sables » survivait toujours dans le souvenir des hommes et les titres des rois : la dynastie royale d’Angleterre conserve encore, parmi ses titres héréditaires, le duché de Clarence. Que reste-t-il aujourd’hui de cette Clarenza qui, durant deux siècles (1200-1400 après J.-C.), fut la Pylos des chevaliers français et de leur principauté d’Achaïe ?

Clarenza a péri sous l’invasion des Turcs, comme Pylos sous l’invasion des Doriens. Clarenza, dont la renommée avait atteint, bien au delà des rives méditerranéennes, les cours royales de Paris et de Londres, n’est plus qu’un sol jonché de tuiles et de briques, à la naissance d’un petit môle que les Grecs modernes ont construit pour abriter leurs cargos, quand, reprenant la route maritime de Télémaque, ils viennent de Zante, d’Ithaque, de Céphalonie, du royaume d’Ulysse, à ces marchés occidentaux du Péloponnèse.