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Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 1.djvu/251

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La Pylos de Nestor est toujours à retrouver. Nous en savons l’emplacement approximatif. On a découvert dans les collines voisines des tombes antérieures de plusieurs siècles aux Néléides. Les archéologues datent ces tombeaux du xvie siècle avant notre ère pour le moins : le caractère minoen et l’origine étrangère de ces reliques leur paraissent tellement certains qu’ils attribuent ces constructions à des princes crétois, qui seraient venus sur la côte péloponnésienne installer une escale de leurs navigations vers l’Adriatique et l’Extrême-Couchant.

Un de ces tombeaux, en effet, a livré un lot d’ambre, qui dépasse de beaucoup en importance la trouvaille la plus riche qui ait été faite jusqu’ici dans le IVe tombeau de Mycènes ; il a été reconnu que cet ambre provenait de la Baltique. Quatre ou cinq siècles avant les temps homériques, le commerce de l’ambre, si l’on en croit les archéologues, aurait donc amené les Crétois sur cette route des Iles, qui, poursuivie au delà d’Ithaque vers la terre des Phéaciens, puis vers le plus lointain N.-O., les aurait conduits enfin, eux ou leurs correspondants maritimes, jusqu’à ce fond de l’Adriatique où les caravanes continentales apportaient l’ambre du Nord.

Est-il permis de fonder une si belle hypothèse sur une trouvaille qui peut être de pur