Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 1.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les ossements peut-être, aux lieux où le Poète avait fait régner ou combattre les fils d’Atrée et de Laerte. Schliemann, à Ithaque, ne fut pas heureux dans sa recherche du manoir d’Ulysse : faute d’avoir bien lu ou bien compris le texte odysséen, il s’en fut ouvrir ses tranchées en un lieu qui ne correspondait en rien aux données homériques ; il n’en rapporta aucun espoir de retrouver jamais le métier de Pénélope, la cabane du vieil Eumée ou le squelette du bon chien Argos.

Mais il eut un plein succès chez les héros de l’Iliade, avec le léger tort, sans doute, d’afficher une foi trop fanatique dans la valeur de ses trouvailles et d’attribuer à Agamemnon une mâchoire plus vieille de plusieurs siècles peut-être que l’époux de Clytemnestre. Cette foi néanmoins nous a valu un exemple que des disciples ou rivaux n’ont fait que suivre, quand ils nous ont rendu les reliques et les témoins de l’époque décrite par les Poésies. Nous savons désormais, nous voyons de nos yeux que cette première civilisation des Hellènes, — ou, pour l’appeler de son nom, cette civilisation des Achéens, — a réellement existé, et telle que les vers de l’Iliade et de l’Odyssée la font revivre, avec ses armes aux clous d’or, sa vaisselle en or, en argent et en vermeil, sa Mycènes « tout en or » et ses manoirs royaux