Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 1.djvu/31

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où la sécurité et le confort le plus raffiné le disputaient au luxe le plus riche et à l’art le plus adroit.

Les vers du Poète en ont repris toute leur valeur de documents.

Les deux jeunes fils de Nestor et d’Ulysse, Pisistrate et Télémaque, « sur leur char aux brillantes couleurs », arrivent en ce manoir de Sparte où les accueille l’heureux Ménélas, redevenu le possesseur d’Hélène :

Leurs regards étonnés parcouraient la demeure du nourrisson de Zeus : car, sous les hauts plafonds du noble Ménélas, c’était comme un éclat de soleil et de lune. Lorsqu’ils eurent empli leurs yeux de ces merveilles, ils s’en furent au bain dans les cuves polies ; puis, baignés par la main des femmes, frottés d’huile, ayant vêtu la robe et le manteau de laine, ils revinrent auprès de Ménélas l’Atride s’asseoir en des fauteuils. Vint une chambrière qui, portant une aiguière en or, et du plus beau, leur donnait à laver sur un bassin d’argent et dressait devant eux une table polie. Vint la digne intendante : elle apportait le pain et le mit devant eux, et le blond Ménélas les invita du geste…

Pisistrate le Néléide a été élevé dans un pareil manoir : il a vu dès l’enfance de semblables merveilles chez son père Nestor, le doyen des rois achéens et le plus sage. Les archéologues ont retrouvé les tombes des ancêtres ou prédécesseurs de Nestor, dans la banlieue de l’an-