Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 1.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tique Pylos, sa ville natale. Elles avaient été violées. Mais les vases brisés, qu’avaient laissés les pillards, attestent la richesse et les lointaines relations commerciales de cette ville de Nélée, qui, par la suite, fournit leurs dynasties royales aux villes achéo-ioniennes, — homériques, — de l’Asie-Mineure.

Télémaque, lui, n’est jamais encore sorti de son Ithaque ; il n’a rien vu du grand monde ; il ne peut pas cacher son étonnement ; il dit, penchant le front vers le fils de Nestor :

— Vois donc, fils de Nestor, cher ami de mon cœur ! sous ces plafonds sonores, vois les éclairs de l’or, de l’électron, du bronze, de l’argent, de l’ivoire !… Zeus a-t-il plus d’éclat au fond de son Olympe ?

Et voici qu’à ses yeux éblouis, il la voit apparaître, Elle, cette divine Hélène, dont on lui parle depuis l’enfance et dont l’immortelle beauté a survécu à vingt et trente années d’étranges aventures. La fille de Zeus et de Léda garde à cinquante ans bientôt la jeunesse et l’irrésistible charme d’une Diane de Poitiers… Elle entre dans la salle du festin, accompagnée de ses trois demoiselles de la chambre, Adrasté, Alkippé et Phylo :

Or, voici que sortant des parfums de sa chambre et de ses hauts lambris, Hélène survenait : on eût dit l’Artémis à la quenouille d’or. Adrasté avança une