Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 1.djvu/59

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Molière, qui avait connu le Languedoc du prince de Conti, en avait rapporté les belles histoires de Scapin et de sa galère. Ces enlèvements n’empêchaient pas, d’ailleurs, les bonnes relations de se maintenir, ni les commerçants étrangers de s’établir dans les ports mêmes où leurs congénères se livraient à de pareilles pirateries : Rosette, Kaïfa, Saïda, etc. avaient des quartiers « francs », alors qu’en vue de leurs tours de guette, les « Francs » venaient arrêter les navires ou débarquaient à la côte pour attaquer les villages, enlever les femmes et les troupeaux. Il en avait été de même dans les villes achéennes de la Grèce propre.

À l’intérieur de cette Achaïe, subsistaient des populations, des élites tout au moins, qui tenaient à honneur leur descendance étrangère : non seulement à Thèbes et en Béotie, ville et terre de Cadmos, mais à Athènes et à Sparte, dans les îles de l’Archipel, nombre de familles se disaient « cadméennes ». Thèbes et la Béotie avaient été leur premier habitat. Elles en avaient essaimé ou s’en étaient enfuies au cours des troubles qui avaient suivi la descente des Achéens (xve-xive siècles). Puis la descente des Doriens, qui survint au xie siècle, lia le sort de ces Cadméens à celui de la féodalité achéenne, quand, délogée du Péloponnèse, cette dernière se réfugia en Attique et s’embarqua ensuite