Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 1.djvu/72

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traités qu’ils avaient échangés avec leurs alliés, vassaux ou préfets de l’Asie antérieure. Ces documents du xive siècle n’étaient ni en caractères alphabétiques ni en signes hiéroglyphiques ; c’étaient des tablettes cunéiformes : pour correspondre avec ses voisins ou fonctionnaires de Palestine, de Syrie et de Phénicie, comme de Babylonie, de Haute-Mésopotamie et d’Asie-Mineure, Pharaon usait, non pas des écriture et langue égyptiennes, mais d’idiomes étrangers et de scribes à la chaldéenne.

Les rois ou suffètes de Tyr, de Sidon, d’Arad et de Byblos, des plus nobles métropoles phéniciennes, figuraient parmi ces correspondants qui se disaient « les serviteurs d’Aménophis, les chiens de sa maison, les escabeaux et la poussière de ses pieds » : aucun d’eux n’usait de l’alphabet ; tous en étaient restés aux signes idéographiques ou syllabaires. Or, les scarabées d’Aménophis III (1411-1380) et de sa femme Tii, trouvés dans nombre de fouilles égéennes, devenaient les premiers documents datés de l’histoire grecque, le début de toute chronologie certaine pour les études homériques, et voici qu’en ses fouilles crétoises, A. Evans découvrait d’autres archives et, sur tablettes, des « écrits minoens », où l’alphabet n’apparaissait pas davantage : les signes d’une écriture indigène, — semblait-il, — notaient les