Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 1.djvu/82

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quité » levantine, des savants, des artistes et des poètes avaient déjà créé des chefs-d’œuvre, qui servirent, eux aussi, de modèles à une centaine de générations et dont Hébreux et Hellènes, loin de les ignorer, furent les admirateurs et les imitateurs, parfois même les copistes. La Chaldée, l’Égypte et la Phénicie, Babylone, Thèbes et Sidon furent pour les Hébreux et les Hellènes la même sainte, belle, docte et vénérable antiquité que furent pour les Occidentaux Jérusalem, Athènes et Rome.

C’est là, pour les Hébreux du moins, une vérité qui s’impose à quiconque a lu seulement les lois civiles et religieuses, les « Genèses », les « Déluges » et les Psaumes qu’après trois mille ans d’oubli, nos assyriologues ont à nouveau déchiffrés sur les tablettes cunéiformes : on ne saurait plus mettre en doute qu’Hammourabi le Chaldéen, le contemporain d’Abraham, recevait déjà de son dieu, sur la montagne sainte, un code dont Moïse, onze cents ans plus tard, recevait l’analogue de son Seigneur du Sinaï.

Mais nos homérisants semblent encore n’avoir pas connaissance ou ne vouloir tenir aucun compte des poèmes et autres ouvrages dont, aux deuxième et troisième millénaires avant J.-C., les scribes de la Chaldée et de l’Égypte confiaient déjà le texte littéraire à leurs tablet-