Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/105

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l’expulsion de tels et tels vers de nos Poésies, dont la disparition rendrait inintelligible, parfois, un épisode tout entier[1].

Une édition et une traduction d’Homère, conformes aux dernières découvertes de la science philologique, doivent se présenter aux yeux comme un livret de poème dramatique, avec les noms des personnages indiquant en marge les alternances du dialogue.

Les exemples de ma traduction, que j’ai allégués plus haut, montrent que j’ai suivi cette règle. Il m’a semblé inutile néanmoins de noter aussi en marge le nom du Poète, chaque fois que le dialogue fait place au récit : nos moyens typographiques permettent d’indiquer clairement ce changement de personnage ; un alinéa et une majuscule m’ont paru suffire.

On ne saurait objecter que pareille disposition du texte n’est pas conforme aux inten-

  1. « Dans tous nos manuscrits byzantins d’Homère, — disait encore J. Nicole, — où les interlocutions existent, elles sont réduites à de simples traits, placés soit sur l’alignement des vers, soit entre deux vers. On comprend qu’avec ce système d’interlocutions simplifiées, les erreurs étaient faciles : le trait montait ou descendait très vite d’une place… Un coup d’œil jeté sur les condamnations alexandrines, que rapportent nos manuscrits, fait voir qu’elles ne respectent pas toujours la cohérence logique du texte et les commentateurs négligent de nous dire comment les critiques s’y prenaient pour rétablir cette cohérence ».