Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/114

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J’avoue ne pas m’être toujours astreint à traduire de même façon précise les mêmes mots, lorsque je les rencontrais en des annonces de personnages différents. Je n’ai vu aucun mal à rendre le même verbe grec tantôt par

Eurymaque, un des fils de Polybe, intervint...

et tantôt par

Le fils de Phronios, Noémon repartit...

répliqua...

Ces trois mots français m’ont paru également propres à traduire le seul et même mot dont use le Poète. Les mots, en effet, importent beaucoup moins que l’allure générale et la longueur de la formule. Dans les plus vieilles éditions homériques, dont les Anciens aient eu connaissance, comme dans les manuscrits que nous a légués l’antiquité plus récente, telles de ces formules d’annonce étaient déjà sujettes à des variantes de mots, qui n’en modifiaient pas le sens général et qui en respectaient pleinement le rôle, le rhythme et la longueur, — les trois éléments essentiels qu’à mon tour, j’ai tenu à respecter.

Les Anciens avaient nettement défini les qualités fondamentales qu’exigeaient de la dic-