Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/117

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Hellènes était surtout le beau son de la voix, euphonie.

Nous sentons encore dans Homère ce grand courant d’eurythmie et d’harmonie, où viennent se refléter les émotions et les visions de l’hellénisme commençant. Mais, par l’imitation laborieuse que les poètes alexandrins tentèrent de ce style homérique, nous voyons mieux encore que, déjà, ils en étaient presque aussi loin que nous. Ce n’était plus que les recettes et manies du Poète que ces bibliothécaires, — on pourrait dire ces bibliographes, — avaient inventoriées dans leurs Commentaires et s’efforçaient de copier dans leurs œuvres.

Longtemps avant eux déjà, dès le temps de Socrate, dans l’Athènes des Sophistes, ces recettes étaient devenues un sujet d’études quotidiennes et l’on avait dressé le catalogue des « figures de pensées » et des « figures de mots », qui apparaissaient comme les sources et conditions les plus certaines du beau parler. Durant les deux siècles et demi qui séparent Gorgias d’Aristarque, — les Sophistes des Critiques, — toute la Grèce des lettrés, de l’agora, des écoliers, des orateurs et des écrivains, comme aussi des acteurs et des rhapsodes, avait vécu sur ces définitions ; elle en avait fait l’application quotidienne aux vers du Poète, pour en découvrir les beautés, mais aussi