pour en corriger les faiblesses ou, du moins, ce que l’on appréciait ainsi dans les Poésies.
Les Commentaires des Alexandrins, si nous les avions complets, nous montreraient comment cette critique, moins verbale que « littérale », donnait à la technique des mots et des lettres, au maniement du vocabulaire et de l’alphabet, aux secrets et habiletés du scribe bien plus de place qu’à l’esthétique de l’écrivain.
Ce qui survit de ces Commentaires suffit à nous révéler les effets puissants que certains goûts matériels, certains besoins sensuels de tout auditoire hellénique purent avoir sur la diction des aèdes et des rhapsodes.
Il est tel de ces goûts que les Modernes laissent un peu dans l’ombre, comme si l’on craignait d’attribuer à la noble antiquité des faiblesses que nous constatons dans notre humanité d’aujourd’hui. Nous réclamons de nos vers français ce jeu de lettres et de sons qu’est la rime ; l’assonance des aïeux ne nous suffit plus ; depuis trois siècles, nos exigences à la rime n’ont pas cessé de croître, et nos écoliers se gargarisent de tels vers ridicules, où la rime et le calembour ont envahi les douze syllabes de notre alexandrin :
Gall, amant de la reine, alla, tour magnanime !
Galamment de l’arène à la Tour Magne à Nîme.