Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/142

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du bruit. Alors il s’embarqua, se coucha sans rien dire ; en ordre, les rameurs prirent place à leurs bancs ; de la pierre trouée, on détacha l’amarre, et bientôt, reins cambrés, dans l’embrun de l’écume, ils tiraient l’aviron.

Quelque imparfait que soit cet exemple « de diction alexandrine », encore peut-il avertir le lecteur français de certaines des beautés sonores de la dictio dactylica... J’appelle « diction alexandrine », comme on voit, non pas une suite d’alexandrins complets, mais un rhythme hexa-, dodéca- ou décaoctosyllabique, admettant toutes les coupes de notre alexandrin, coupe médiane 6-6, coupe ternaire 4-4-4, coupes paires 2-10, 4-8, 8-4, 10-2, coupes impaires 3-3-3-3, 3-5-4, etc.

Il se peut que je n’aie pas su parfaire et bien manier cet outil ; d’autres viendront qui le perfectionneront et en useront mieux. L’expérience, néanmoins, m’a convaincu que ce rhythme est indispensable pour donner l’écho du texte homérique à des oreilles françaises et je ne suis pas loin de croire que le même rhythme serait aussi nécessaire pour retenir et entraîner l’attention de notre public devant un film parlant.