en bataille, chacune étant rangée sous un chef qui dépend d’un chef supérieur, lequel obéit au chef suprême.
Cette discipline logique a pour dangers ordinaires, — disaient-ils, — la monotonie et la lourdeur… Mais le Poète n’y succombe jamais ; son style ressemble aux deux plus grands de ses héros : comme Achille, il est le plus vif d’allure, le plus rapide, le plus « pied-léger » ; comme Ulysse, il est le plus fertile en inventions, le plus « varié » en agencements et en surprises.
Les Hellènes croyaient, d’autre part, que, dans l’expression, la netteté s’obtient par l’emploi des termes les plus simples, les plus courants, mais les plus précis et les moins « âpres » à l’esprit et à l’oreille, et par la disposition des mots la plus simple aussi, la moins préoccupée des beautés de détail… Pour apprécier la nette simplicité de l’épos, — répétaient volontiers les Commentateurs, — il suffit de songer à l’obscure grandiloquence, au désordre capricieux, à l’apparente incohérence de Pindare et de ses émules, à leurs cliquetis de mots tonitruants. Cette claire simplicité, cette netteté est poussée dans les deux Poésies à un tel point que l’esprit le plus subtil ne peut y rencontrer une difficulté de fond ou de forme, sans en découvrir aussitôt le sens et la raison, — disaient les Anciens.