(correcteurs de texte) et de bibliopoles (vendeurs de livres) ; leurs ambitions d’interprétateurs égalaient leurs appétits de commerçants… Les habiletés et profits du métier ne les ont-ils pas incités parfois aux « extensions » qui grossissaient le volume et en augmentaient le prix, avec le chiffre de vers inscrit à la fin de chaque chant ?
Sur l’un de nos manuscrits odysséens, une note du reviseur dénombre les vers que l’éditeur primitif, semble-t-il, avait admis en chaque chant ; mais ces nombres ne concordent pas exactement avec ceux des vers recopiés par le scribe :
Fin de IX de l’Odyssée | 565 | vers |
Fin de X de l’Odyssée | 562 | » |
Fin de XI de l’Odyssée | 632 | » |
Fin de XII de l’Odyssée | 448 | » |
Fin de XIII de l’Odyssée | 431 | » |
Les éditeurs antiques mettaient donc en « réclame », à la fin de chaque chant, le nombre des vers qu’ils tenaient pour authentiques. Ils ajoutaient parfois d’autres appels à la curiosité ou à l’admiration du client. À la fin de chacun des chants de l’Iliade, le fameux Venetus A porte l’annonce : On a ajouté les signes d’Aristonicos et les notes de Didyme touchant la correction d’Aristarque, etc., etc. Mais le chant B