Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/211

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se composant, comme l’on sait, de deux parties, — le Songe d’Agamemnon (l-493) et le Catalogue des Vaisseaux (494-877), — certains éditeurs ne tenaient pour homérique que la première : l’un de nos manuscrits, qui omet le Catalogue, porte à la fin du chant la note du reviseur : Manque ici le Catalogue, 384 vers. De même sorte, est la note que nous ont transmise les Commentateurs de l’Odyssée après le vers 296 du chant XXIII : Aristophane de Byzance et Aristarque disent qu’ici, finit l’Odyssée.

Les copistes paresseux, étourdis ou maladroits, alors comme aujourd’hui, oubliaient ou négligeaient une ligne ; les seules copies soigneusement revues n’avaient jamais de ces manques ; on pouvait donc mettre au compte et à la louange d’une copie nouvelle la présence de vers que les autres Homères ne portaient pas et qui n’en étaient pas moins, dans l’ensemble et dans le détail, authentiquement homériques : la seule négligence ou erreur du scribe, — disait-on, — les avait fait oublier sur les autres copies.

Quand la mode de Pergame l’emporta sur la critique d’Alexandrie, le public devint, sans doute, de plus en plus soucieux de n’acheter que des Homères complets, non élagués ni mutilés. « Ne pas enlever un seul vers au