Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/244

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les hauts plafonds de ma demeure, Ulysse, te voici parvenu, tu n’auras plus, je crois, de longues aventures...

Cette coupure du dialogue ne nous choque peut-être pas autant qu’elle devrait : nos yeux s’y sont habitués dans la lecture de l’Énéide, car Virgile n’a pas manqué de la reproduire ; il a mis la question de Didon à la fin de son premier « livre » :

Donc, mon hôte, réponds et, depuis le début, raconte-nous, — dit-elle, — les embûches des Grecs, et les malheurs des tiens, et tes propres voyages. Car voici que déjà c’est le septième été qui, sur terre et sur mer, t’emporte par le monde...


et la réponse d’Énée ne vient qu’au début du second livre :

Tous avaient fait silence et, sur le père Énée, ils gardaient attachés leurs regards attentifs. Lui, du haut de son lit, commença de leur dire...

On voit que, malgré tout, ce fidèle disciple a jugé nécessaire de pallier un peu le découpage des Alexandrins, en intercalant au début de son second livre un vers qu’ils n’avaient pas au début de leur chant IX : il emprunta ce vers au début de leur chant XIII.

Cette division en tranches n’est pas moins arbitraire dans la forme. Les douze chants de Virgile sont de longueur assez comparable :