Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/249

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Nous avons les mêmes événements et formules, mais sans coupure, au chant IX (vers 105-107) :

Mes gens sautent à bord et vont s’asseoir aux bancs, puis, chacun en sa place, la rame bat le flot qui blanchit sous les coups. Nous reprenons la mer, l’âme toujours navrée. De là nous arrivons au pays des Yeux Ronds, brutes sans foi ni lois, qui, dans les Immortels, ont tant de confiance qu’ils ne font de leurs mains ni plants ni labourages.

Un plus bel exemple encore nous est fourni au chant X (vers 133-136) :

Nous reprenons la mer, l’âme navrée, contents d’échapper à la mort, mais pleurant les amis. Nous gagnons Aiaié, une île que Circé, la terrible déesse, a choisie pour demeure…

Pourquoi la division entre les chants IX et X, au devant du mot Éolie, n’a-t-elle pas été reproduite ici, au devant du mot Aiaié ? Le texte de part et d’autre était pourtant le même.

Une répartition plus surprenante encore existe entre les chants III et IV. Télémaque et Pisistrate partent de Pylos :

Télémaque monta dans le char magnifique. À ses côtés, le Nestoride Pisistrate, le meneur des guerriers, monta et prit en mains les rênes et le fouet : un coup pour démarrer ; les chevaux, s’envolant de grand cœur vers la plaine, laissèrent sur sa butte la ville de Pylos.