Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/259

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ou Ulysse, ni aux tromperies ou aux crimes de son épouse, comme les deux Atrides, Diomède et Idoménée : il a perdu son vaillant Antiloque sous les murs d’Ilion ; mais, après le sac de la ville, il est rentré tout droit chez lui, sans encombre, et il a vieilli sans autre chagrin, jusqu’au terme de l’existence humaine, « heureux en son épouse, heureux en ses enfants », (dit le pauvre Ménélas, qui n’a pas de fils légitime et qui est le mari d’Hélène), modèle des pasteurs de peuple, fidèle serviteur des dieux… Existait-il une autre dynastie dont une cité pût être aussi fière ?

Nous ne savons ni où ni quand furent composées nos deux pièces ; du moins pouvons-nous trouver dans le texte même du Voyage quelques indices de sa patrie. L’auteur regardait le monde depuis les rivages asiatiques : pour lui, le détroit de Psara était au delà de Chios, et le détroit de Chios, en deçà de cette île, au long du Mimas.

Hérodote nous dit que certaines des cités ioniennes avaient pris pour rois des Pyliens, descendants de Nestor[1]. Hellanicos traçait la généalogie de cette famille depuis Salmoneus et Tyro jusqu’à Mélanthos, le dernier roi de

  1. Sur tout ceci, je renvoie le lecteur au premier volume de cette Résurrection d’Homère, p. 227 et suivantes : « la Patrie d’Homère ».