Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/260

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Pylos, qui, chassé par les Doriens, s’était établi à Athènes et dont les descendants avaient conduit l’émigration ionienne en Asie. Ce Mélanthos était le fils du Transporteur d’Hommes, Andropompos, et de la Dame aux Rênes, Hénioché, la fille de l’Homme au Char, Harménios, et la petite-fille du Lieur de Chevaux, Zeuxippos.

Ne voilà-t-il pas les véritables descendants de notre Nestor odysséen et de ses fils ? et le « transport » de Télémaque à Sparte par Pisistrate, le lieur de chevaux et le conducteur de char, ne semble-t-il pas comme le roman de cette généalogie ionienne ?

Je crois que le Voyage fut composé par un aède courtisan, — je dirais presque : un poète-lauréat, — pour donner un nouveau lustre à la famille royale qui l’entretenait. C’est à quelque poète de Milet que je l’attribuerais volontiers : le sacrifice fédéral des douze cités pyliennes au sanctuaire néléide de Posidon, sur la plage de Pylos, me semble avoir quelque parenté avec la fête fédérale que les douze cités des Ioniens célébraient au promontoire de Mycale, en l’honneur de Posidon Héliconios, dont elles avaient apporté le culte de leur ancienne patrie du Péloponnèse… Qui sait même si le Voyage ne fut pas composé pour une récitation à ces Panionia ?