Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/282

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1o trois drames épiques, qui, par ordre de valeur et d’ancienneté, seraient les Récits chez Alkinoos, le Voyage de Télémaque et la Vengeance d’Ulysse ;

2o un Prologue adventice en tête et un Épilogue postiche en queue de ces trois drames, emboutis ou raccordés plus ou moins habilement, le Voyage étant mis au début et la Vengeance à la fin ;

3o des vers « superflus » et des vers et épisodes « bâtards ».

Resterait à nous demander quand, par qui et pourquoi fut ainsi réunie cette épopée synthétique ? Les Romains nous ont transmis à ce sujet une légende dont ont grandement usé nos homérisants du xixe siècle.

Tout au long du xixe siècle, Pisistrate, le tyran d’Athènes, qui vivait dans la seconde moitié du vie siècle avant notre ère, était devenu, grâce aux philologues germaniques, le personnage le plus important de l’homérologie et, sinon le créateur de l’épos, du moins l’instaurateur des deux Poésies homériques. L’école allemande lui avait non seulement dévolu ce grand premier rôle : elle l’avait encore muni d’une compagnie de sages et de poètes, « d’arrangeurs », de « fourbisseurs et polisseurs », les diaskeuastes, qui, à ses frais et par son ordre, sous sa direction ou celle de