Ulysse reste incrédule tant que la déesse, dispersant la nuée, ne lui a pas montré, l’un après l’autre, tous les traits saillants de son propre royaume :
Athéna. — Je m’en vais te montrer le sol de ton Ithaque : tu me croiras peut-être ! La rade de Phorkys, le Vieillard de la mer, la voici, et voici l’olivier qui s’éploie à l’entrée de la rade. Voici l’antre voûté, voici la grande salle, où tu vins tant de fois offrir la rituelle hécatombe aux Naïades, et voici, revêtu de ses bois, le Nérite.
Ces deux passages sont les plus caractéristiques peut-être. Mais il est impossible de traduire un seul épisode homérique, sans rencontrer des locutions qui obligent au geste.
Au chant V de l’Odyssée, Calypso vient annoncer à Ulysse qu’elle consent enfin à son départ : il n’a qu’à construire un radeau et à se mettre en mer. Ulysse défiant ne veut pas croire à ces belles promesses. Calypso lui réplique :
Ce que j’ai dans l’esprit, ce que je te conseille, c’est tout ce que, pour moi, je pourrais désirer en si grave besoin ; mon esprit, tu le sais, n’est pas de perfidie ;