Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/96

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riques. L’aède chante ici un épisode dont notre texte de l’Iliade et celui de l’Odyssée nous offrent des similaires de même thème et de pareille longueur.

Que l’on prenne, si l’on veut, au chant X de l’Iliade, l’expédition d’Ulysse et de Diomède au camp des Troyens et l’enlèvement des chevaux de Rhésos. Les Alexandrins savaient que cette « rhapsodie » n’appartenait pas à la Poésie authentique : elle y avait été introduite, disaient-ils, par le tyran d’Athènes, Pisistrate. Elle compte dans le texte actuel 578 vers, qui pourraient se couper en deux morceaux, — en deux scènes, — juste à la moitié du chant actuel.

Les 295 premiers vers racontent le conseil que tiennent les chefs des Achéens durant une nuit d’angoisse, dans leur camp assiégé par Hector et entouré des feux de l’ennemi : on fait choix de deux héros pour aller aux renseignements ; Diomède et Ulysse acceptent cette entreprise périlleuse...

Une pause serait ici en bonne place...

Les 283 vers du second morceau racontent d’abord le conseil symétrique des chefs Troyens et l’envoi au camp achéen de l’espion Dolon (d’où le titre de Dolonie, que les Anciens donnaient à cet épisode) ; Ulysse et Diomède rencontrent Dolon et le tuent ; puis ils pénè-