Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/99

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Lorsque, dans les Poésies, éditées par les Alexandrins et séparées par eux en XXIV tranches, nous aurons retrouvé et rétabli la structure originale, il apparaîtra que la geste d’Ulysse n’est ni une simple collection d’épisodes plus ou moins séparés ou accouplés, ni une suite arrangée d’épisodes indépendants, dont chacun, différent du voisin par la facture, la langue et la date, pourrait être étudié séparément aujourd’hui, comme il pouvait jadis faire le sujet d’une récitation séparée. Cette geste est la réunion de trois « pièces » unitaires, composées, chacune, de plusieurs épisodes, qui, autonomes, mais inséparables, se suivent, s’agencent entre eux et forment un triple ensemble sous trois titres : Le Voyage de Télémaque, Les Récits chez Alkinoos, La Vengeance d’Ulysse.

La plus courte de ces pièces, le Voyage, avait quelque 1.600 vers séparés en quatre scènes ou épisodes de 390 vers en moyenne.

La plus longue, la Vengeance, en ses dix épisodes de 370 vers en moyenne, dépassait 3.700 vers au total.

Les Récits chez Alkinoos tenaient le milieu, avec un plus grand nombre d’épisodes plus courts : 11 lés de 270 vers en moyenne.

Nous avons là, à n’en pas douter, des ensembles destinés à la représentation devant le grand public, en des journées consacrées tout