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des épisodes séparés ou mal unis de la « geste des dieux », qui, jusqu’aux temps classiques, gardèrent leur contexture archaïque, ainsi qu’il arrive souvent aux écrits et aux usages rituels (cf. la Théogonie hésiodique) : ils ne connurent pas le stade de développement où les Poésies amenèrent la « geste des hommes ».

Dans la geste d’Apollon, l’un de ces hymnes homériques a pris pour sujet deux miracles du dieu en deux lés, l’un de 175 et l’autre de 365 vers, qui furent tantôt réunis en une pièce unique, tantôt séparés sous deux titres analogues : Hymne à Apollon Délien, Hymne à Apollon Pythien. La langue et l’orthographe de ces deux lés sont de même date que celle de nos Jeux odysséens.

Les 580 vers de l’Hymne à Hermès sont peut-être d’une époque un peu plus récente : entre les vers 312 et 313, la pause de l’aède est marquée dans ce texte double.

L’Hymne à Aphrodite ne comporte qu’une « tirée » de 295 vers. Mais dans les 496 vers de l’Hymne à Déméter, la suture est visible et la pause, commode, après le vers 292.

Nous retrouvons donc, ici encore, le type des chants que le Poète et ses successeurs mettaient dans la bouche de Démodocos. Mais il en va tout autrement dans l’œuvre du Poète lui-même.