Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/108

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expliquent à la baguette[1]. » Nous sommes déjà sur le Pont-Neuf ; Wolf ne prononce pas encore le mot, de même qu’il ne nomme pas encore l’abbé ; mais, par la suite, on voit où, dès cette page 97, il en voulait venir ; à la page 113, son erreur de la note 84 n’est pas fortuite.

Si, malgré tout, on veut admettre encore que cette erreur soit involontaire, comment expliquer ceci ?

C’est dans les œuvres d’un autre Français du xviie siècle, Gabriel Guéret, que l’on peut retrouver et l’opinion que Wolf prête à d’Aubignac, et même la forme dont Wolf revêt cette opinion.

Gabriel Guéret, secrétaire de l’Académie fondée par d’Aubignac, avait écrit, en 1669 et 1671, deux pamphlets littéraires, le Parnasse réformé et la Guerre des Auteurs anciens et modernes ; au début du xviiie siècle, la Querelle des Anciens et des Modernes remit à la mode ces deux pamphlets ; ils furent réimprimés ensemble à Amsterdam, en 1723, sous le titre les Auteurs en belle Humeur. Wolf a connu Guéret par les Jugemens des Savants d’Adrien Baillet.

En cette même note 84, en effet, où il traite si étrangement d’Aubignac, Wolf renvoie au tome III, p. 277, de ces Jugemens réédités par La Monnoie : on y verra, dit Wolf, « les aveugles assauts d’Hédelin » contre Homère. C’est en vérité à la page 36 qu’il faut chercher en note ce que La Monnoie dit des Conjectures, dont il avait vu et lu le manuscrit en 1713. Mais Adrien Baillet traite aussi d’Homère en un long chapitre, où il discute tour à tour les « jugemens avantageux et désavantageux » qu’on a portés sur le poète ; parmi les

  1. Prolegomena, p. 97 : atque absurdum illud commentum etiam turpius ornatum est ab iis, qui circulatorios cantores sui temporis rhapsodis similes rati, res, quas illi cecinerint, in tabulo pictas et bacillo demonstratas figerunt.