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La seconde de ces questions, surtout, s’impose à l’esprit quand on lit la longue Préface de 1804. Nunc tandem : on y retrouve certaines phrases des Prolégomènes de 1795, si bien qu’elle semble parfois en être soit une continuation plus ou moins directe, soit même une partie intégrante.

Le titre des Prolégomènes, en effet, annonçait trois parties en ce grand ouvrage :

1° une étude littéraire sur la forme primitive et originale des poèmes homériques, de operum homericorum prisca et genuina forma ;

2° une étude historique sur les transformations du texte à travers les âges, variisque mutationibus ;

3° une étude critique sur les méthodes de correction, et probabili ratione emendandi.

Jugeant que la première de ces trois parties était une entreprise déraisonnable ou téméraire, Wolf y renonça tout aussitôt, quitte à promettre ensuite, dans sa Préface de 1795, de la traiter quelque jour. Ainsi décapités, les Prolégomènes ne devaient plus comprendre qu’une partie historique et une partie technique. Le premier volume de 1795 semblait devoir contenir la partie historique, laquelle était divisée en six périodes ; ce volume ne contenait en vérité que les deux premières périodes et les deux tiers de la troisième : jamais le dernier tiers de celle-ci, ni les trois périodes suivantes ne furent traités par Wolf. Mais, dès 1795, je crois que Wolf avait rédigé des fragments au moins de son second volume, de la partie technique : dans ses papiers, en effet, on a retrouvé en double version ce qui me semble avoir été le début de cet exposé de méthode.

L’une et l’autre de ces versions[1] commencent par la

  1. Cf. l’édition des Prolégomènes de Calvary, Berlin, 1876, p. 172 et suivantes.