Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/277

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cepta et exempla proponam. La Préface de 1804 Nunc tandem, qui comprend 88 pages, nous dit à la page 49 : jam cognita et multiplici ipsorum carminum fortuna et varia materie critica, aditus patet ad justam emendationem eorum. Or, dans ses 48 premières pages, cette Préface de 1804 n’a nullement traité « de la fortune diverse des poèmes homériques » : c’est dans les Prolégomènes de 1795 que se trouve cet exposé ; en ses 48 premières pages, la Préface de 1804 n’a été qu’un plaidoyer de Wolf pour son édition de 1794, d’abord, et pour ses théories, ensuite.

En ses 40 dernières pages, la Préface de 1804 semble donc être la continuation, non pas des 48 premières, mais des Prolégomènes. Ces 40 pages sont, avant tout, une adaptation à la critique homérique des théories et des règles posées par J.-J. Griesbach pour la critique des textes sacrés : Wolf nous dit lui-même qu’il « transporte » à ces lettres profanes les préceptes de l’illustre auteur de la critique sacrée, quae praeclarus auctor Criticae sacrae Griesbachius instituit ad has uberiores litteras translata. L’exposé de Wolf est un résumé, en effet, de la dissertation de J.-J. Griesbach, parue à Halle, en 1768 : c’est de part et d’autre le même exposé de considérants, la même division en chapitres ou paragraphes touchant le faux, le vrai, le vraisemblable, le probable, le possible et l’impossible, etc. Des lettres sacrées de Griesbach [ex illis litteris sacris], Wolf transporte ces préceptes aux lettres profanes dont lui-même s’occupe, ad has uberiores litteras. L’expression ici est fort claire, — et nous comprenons pourquoi l’une de nos deux versions ci-dessus indiquait un détour par la Bible pour arriver à Homère ; ce détour, je crois, était dans les intentions de Wolf, aussitôt qu’il prit la plume.

L’Auctarium de janvier-février 1794 n’annonçait au