Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rien changer, sans y ajouter un mot de notes ou de commentaire : il espérait que « son bon génie » lui épargnerait toujours l’envie de corriger ou de considérer seulement le troupeau des imitateurs, tant qu’il resterait à éditer et à commenter tant de chefs-d’œuvre des grands siècles.

En 1791, Wolf donnait au public des étudiants quelques Dialogues de Lucien. Il n’avait eu, disait-il, ni le temps, ni le dessein, ni les moyens de faire œuvre nouvelle, nam ut novum ipsi exemplum conderemus nec instituti ratio ferebat nec dati temporis spatium neque ei rei adjumenta satis erant. Il avait donc suivi le texte de la grande édition d’Amsterdam, où il trouvait réunis les commentaires des éditeurs précédents, en particulier ceux de Moïse du Soul et de Gesner[1] ; il avait corrigé seulement les trop grosses fautes qu’avaient laissées ou introduites dans le texte les successeurs trop négligents du premier auteur de cette édition, T. Hemsterhuis. Il aurait pu ajouter les variantes que J.-N. Belin de Ballu venait de tirer des manuscrits de Paris, et de joindre à son élégante traduction (6 vol., 1786-1789) ; mais, un érudit lui ayant promis une collation des manuscrits de Vienne, il avait préféré attendre et ne publier... que plus tard toutes ces variantes réunies, en même temps que ses notes person-

  1. Cf. Harles-Fabricius, Bibliotheca graeca, V, p. 350 : haec et plura praestita deprehendes in locupletissima et hucusque (1796) optima editione cujus haec est inscriptio : Luciani Samosatensis Opera, cum nova versione I. Hemsterhusii et Io. Mattheae Gesneri, graecis scholiis, etc. Voir la suite pour l’histoire de cette édition et les deux abrégés que l’on en commença à Mitau (1776-1780) et à Deux-Ponts (1789-1793).