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inachevée. Je crois que Wolf ne s’était mis à éditer Hérodien qu’à l’imitation d’Irmisch[1] : c’est dans Irmisch qu’il a trouvé réunies nombre des notes et corrections de Bergler, Kuhn, etc. qu’il se félicite d’avoir introduites dans le texte.

En 1792, Wolf publiait à Leipzig une édition des Tusculanes, auxquelles il donnait pour Prolégomènes « cette agréable et célèbre lettre d’Erasme que l’éditeur et traducteur français de Cicéron, l’abbé d’Olivet avait déjà cru digne d’être remise sous les yeux du lecteur[2] ». Wolf reproduisait aussi et les variantes et la disposition même de ces variantes qu’Ernesti avait introduites dans son édition classique, souvent réimprimée et dont un dernier tirage avait paru tout justement l’année précédente (1791)... Ce n’était, cette fois encore, qu’un premier échantillon de ce que Wolf comptait faire pour les œuvres philosophiques et les autres traités de Cicéron ; il en promettait une recension et un commentaire soigneux ; il avait commencé d’en acquérir et d’en comparer les vieilles éditions ; s’il ne disait pas aujourd’hui de quels secours il s’était aidé pour les Tusculanes, c’est qu’il destinait cet exposé à sa grande édition ; il ne donnait — une fois encore — que le « texte nu » ; mais il l’avait établi, comme s’il se fût agi d’un auteur édité pour la première fois ; il reconnaissait ses emprunts

  1. Cf. ce que dit Wolf en sa Préface et ce que dit Harles-Fabricius. Wolf, Kleine Schriften, I, p. 335 : rarius, hoc est sex aut octo locis, evolvi Irmiscianam, propter notitiam codicis Bavarici et Reiskii notas... Harles-Fabricius, Bibliotheca graeca, VI, p. 291 : Irmisch in subsidiis conquirendis, in explicando Herodiano, conscribendo commentario operoso et maximam partem grammatico laboreque profligando industriam molestamque et obscuram diligentiam praestitit, etc.
  2. Kleine Schriften. I. p. 352 : ceterum Oliveti exemplo praeposui celebrem et jucundam epistolam Erasmi, qua editionem Tusculanarum suam, Basileae emissam, Ulatteno dedicavit. Eam epistolam propter auctoritatem et generosum disertumque pectus, quod in ea loquitur, hodieque repetita dignam putavi.