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II

WOLF ET LA CRITIQUE HOMÉRIQUE
In Wahrheit enthalten die Prolegomena nicht einen einzigen originalen Gedanken...
Georg Finsler, Homer, I. p. 356.

M. Georg Finsler était l’homme d’Europe et du monde qui, en 1914, connaissait le mieux l’histoire d’Homère durant les temps modernes : Homer in der Neuzeit, von Dante bis Goethe, est le titre d’un ouvrage magistral qu’il avait publié en 1912 à Leipzig et Berlin. De Dante jusqu’à Goethe, en attendant qu’il vînt jusqu’à nous, M. Georg Finsler avait lu, analysé et mis en comparaison tous les auteurs et tous les livres modernes qui, par centaines, avaient traité d’Homère : après un court chapitre sur le moyen-âge, son livre passait en une longue revue de détail l’humanisme italien de la Renaissance et les homéristes de Florence, de Rome, de Venise et de Mantoue, puis les grécisants et ronsardisants de France, et la glorieuse philologie française des xvie et xviie siècles, — la suite de nos grands érudits venus derrière cet Adrien Tournebœuf, que nous appelons Turnèbe (1512-1567), « ce fondateur de la critique des textes, der Begründer der Textkritik », — puis la philologie hollandaise et anglaise, les littérateurs du classicisme et les philosophes baconiens ou cartésiens des