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xviie et xviiie siècles, enfin les travaux de l’érudition germanique depuis Érasme jusqu’à Schlegel. On ferme le volume avec la conviction que rien n’a été omis dans les recherches préparatoires et que rien n’a été dit sans le respect scrupuleux de l’exactitude.

M. Georg Finsler était aussi l’auteur du dernier manuel homérique qu’eussent produit les universités de langue allemande : les deux volumes de cet Homer, publié en 1908 à Leipzig et Berlin, avaient reçu un tel accueil des maîtres, étudiants et élèves d’outre-Rhin qu’il avait fallu dès 1913, au grand étonnement de l’auteur, en donner une nouvelle édition ; les pays de langues latines, ni même ceux de langue anglaise, n’ont pas encore un aussi parfait instrument de travail.

C’est dans le premier volume de cet Homer, à la page 356 de la seconde édition, qu’on peut lire la phrase ci-dessus. Mais c’est dans son Homer in der Neuzeit, à la page 210, que M. Georg Finsler avait exposé toute sa pensée sur l’origine des « théories de Wolf » et sur le rôle désormais historique de François Hédelin, abbé d’Aubignac (1604-1676), auteur des Conjectures académiques ou Dissertation sur l’Iliade (1664).

L’histoire d’Homère et de la question homérique se divise, pour M. Georg Finsler[1], en deux grandes époques : l’antiquité et les temps modernes. Mais l’antiquité ne doit pas s’entendre seulement des siècles grecs et romains : par Byzance, le moyen-âge, l’humanisme italien et le classicisme anglo-français, l’antiquité vient jusqu’à nos philosophes du xviiie siècle, tout au moins jusqu’aux disciples de Descartes qui appliquèrent aux études homériques les principes du maître.

Durant toute cette époque ancienne, la critique d’Homère eut un caractère constant : elle crut à l’existence

  1. Cf. Homer, éd. 1913, I, p. 341-440.