Page:Bérard - Une Loi anti-économique.djvu/8

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Les autres gouvernements n’ont pas été plus sages que les nôtres, ils ont voulu tantôt pousser à la reproduction, tantôt limiter la population ; en 1797, Pitt proposa un bill pour accorder des récompenses aux pères des familles nombreuses ; une loi sarde de 1819 exemptait de toute contribution royale et nobiliaire tout sujet du duché de Gênes ayant douze enfants. D’un autre côté, on a vu les lois du royaume de Saxe défendre le mariage avant 25 ans, celles du Mecklembourg avant 22 ; on a vu enfin la Norwège, plusieurs des différents États de l’ancienne Confédération germanique, Lubeck, Francfort, la Bavière, le Wurtemberg, dans une pensée sans doute très sage, mais dans une pensée que le législateur ne saurait avoir pour les particuliers, ne permettre le mariage qu’aux habitants pouvant prouver qu’ils étaient en mesure de nourrir et d’élever une famille. Et, au milieu de toutes ces réglementations, nous ne parlons pas des lois barbares et sanglantes, nous ne parlons pas des Spartiates égorgeant les enfants difformes, des lois d’Athènes et de Rome permettant l’exposition des enfants, des prêtresses de Formose faisant avorter les femmes qui étaient enceintes avant l’âge de 35 ans ! Nul, nous le supposons, parmi ceux qui veulent réglementer à outrance, ne songe à avoir recours à de pareils procédés.

L’inutilité de tous les efforts tentés par les divers gouvernements n’ont pas dessillé les yeux et, depuis quelques vingt ans, en notre cher pays de France, il est des gens qui parlent sérieusement d’encourager la reproduction par des mesures législatives et, ce qui est plus grave, ils viennent de réussir.

Depuis vingt ans, on crie partout, dans les brochures de gens qui n’ont guère étudié, dans les journaux d’hommes qui ont moins étudié encore, que la France se dépeuple ou du moins qu’elle n’a pas un accroissement de population proportionnel à celui des pays voisins. Et, sans voir que