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dans un Congrès international, un des maîtres les plus éminents de la scatologie allemande, un tel degré de perfection ne saurait être atteint sans l’intervention d’un nombre respectable de collaborateurs : le photographe, le dessinateur, le mouleur qu’il ne faut pas confondre avec le procréateur initial, le peintre coloriste, et enfin le clinicien qui définit, compare et interprète. Les modèles sont naturellement déposés et brevetés, afin d’éviter les contrefaçons. À la place d’honneur, dans ce musée d’un goût spécial, figure la selle allemande normale, afin que les élèves puissent se familiariser (sic) avec son apparence[1].

Les préoccupations relatives au besoin de défécation ne sont pas restées limitées au domaine médical, elles se sont aussi manifestées dans nombre d’élucubrations dues à la plume d’allemands de naissance illustre. Il suffit de rappeler la lettre adressée, en 1694, à sa tante Sophie, électrice de Hanovre, dans laquelle la princesse Palatine, belle-sœur de Louis XIV et mère du Régent, se livrant à l’apologie du besoin de ch…, n’hésite pas à entrer dans les détails les plus réalistes. La réponse que lui adresse l’électrice, en prenant le contre-pied de cette apologie, constitue une aberration littéraire de style non moins ordurier. Ces documents témoignent de la monomanie scatologique dont furent atteintes des allemandes de la plus haute extraction[2].

Dans la Chronique médicale du Dr Cabanès, de nombreux renseignements sur les tendances scatomaniaques des allemands ont été rapportés. Le Dr Maljean y rappelait récemment le rôle joué dans l’éducation populaire allemande par un livre publié, en 1519, sous le titre : Les aventures de Til Ulespiegle. Cet ouvrage, sans cesse réimprimé, tiré à des

  1. Il faut reconnaître que, sur le terrain de la scatologie médicale, l’Allemagne a conquis une avance considérable. Elle est actuellement le seul pays où il y ait des « scatologistes des hôpitaux », nommés au concours, et des « privat-docenten de scatologie. » Je ne saurais cependant affirmer que la dégustation des produits stercoraux constitue une des épreuves du concours par lequel on arrive à ces fonctions, actuellement si recherchées dans toutes les Universités de langue allemande.
  2. Les passages suivants, choisis parmi les moins inconvenants de cette correspondance princière, démontreront que je n’exagère en aucune façon, quand j’expose le rôle joué dans l’existence allemande par la goinfrerie et par la polychésie qui en est la résultante : « Il ne faut pas avoir ch… de sa vie, pour ne pas sentir le plaisir qu’il y a à ch… ; car on peut dire que de toutes les nécessités à quoi la nature nous a assujetties, celle de ch… est la plus agréable. On voit peu de personnes qui ch… qui ne trouvent pas que leur étron sent bon. On peut dire même qu’on ne mange que pour ch… et tout de même qu’on ne ch… que pour manger et si la viande fait la m… il est vray que la m… fait la viande, puisque les cochons les plus délicats sont ceux qui mangent le plus de m… ».