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dés. On ne peut s’expliquer cette tolérance que par trois conditions. La première c’est que l’odeur de leurs excrétions fécales se rattache si étroitement avec leur propre odeur organique qu’ils n’en perçoivent plus l’intensité ; la seconde c’est que le sens de l’olfaction, parallèlement à celui du goût, aurait dans la race allemande, subi les effets d’une véritable atténuation régressive ; la troisième se rattacherait à la disposition mentale qui les porte à s’enorgueillir de tout ce qui se rattache à leur personnalité. Il n’y aurait rien de surprenant à ce que leur esprit, imbu d’admiration pour le Kolossal, tire vanité de l’hyperchésie, de même qu’ils se glorifient de leur gloutonnerie, de leur voracité et de leur polyphagie. Ils en seraient arrivés à considérer que tout ce qui émane du corps d’un allemand est doué de propriétés supérieures et qu’il est dégagé des incommodités dont les autres hommes tirent, d’ordinaire, un sujet d’humiliation.

Dans un grand nombre de localités serbes, on a été surpris de l’énormité des déjections intestinales laissées par les troupes autrichiennes. En certains endroits, les couloirs des maisons, les cours, les ruelles, les maisons elles-mêmes en étaient remplies jusqu’à un mètre de hauteur. Il a fallu une main d’œuvre considérable et des dépenses très élevées pour en assurer l’évacuation. Les mêmes constatations ont été faites en Serbie partout où les localités furent occupées par des Autrichiens de race allemande.

À Valyevo, je tiens le fait du Dr Petrowitch, délégué à l’Office international d’hygiène, les Serbes, quelques instants après la déroute des Autrichiens à Valyevo, éprouvèrent un véritable sentiment de stupéfaction. Les rues étaient encombrées de monceaux de matières fécales, s’élevant à une hauteur à peine croyable. Ces amas d’excréments humains dégageaient une odeur intolérable et constituèrent même, par leurs émanations pestilentielles, un obstacle à la marche des troupes.

La première impression fut que les ennemis avaient intentionnellement encombré les rues de leurs déjections dans le but d’offenser leurs adversaires. Il fallut cependant reconnaître que leur accumulation avait été progressive. Or la ville avait été occupée principalement par des officiers supérieurs et par les services de l’état-major autrichien. Les Serbes ne purent jamais s’expliquer comment tous ces officiers avaient pu circuler pendant plusieurs semaines en piétinant ces immondices, ni surtout comment ils avaient pu supporter la puanteur qui s’en dégageait.