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possession du château. À la grande stupéfaction du personnel, on les voit s’installer au milieu de leurs propres déjections de l’avant-veille, sans en témoigner aucune manifestation de dégoût. Une fois de plus ils confirmaient la vérité du proverbe allemand : Eigener Dreck stinkt nicht[1].

De quoi auraient-ils pu se plaindre ? N’avaient-ils pas réalisé la formule si plaisamment exprimée par Montaigne : « C… dans le panier, pour après se le mettre sur la tête. »

Si nous en croyons les professeurs allemands qui noircissent tant de papier pour la glorification de leur Kultur, c’est dans l’esprit d’organisation que se trouveraient les éléments de la supériorité germanique.

Or, il est un point au moins sur lequel cet esprit d’organisation s’est trouvé en défaut. Ayant oublié de tenir compte de l’hyperchésie dont ils connaissent cependant toute l’intensité chez leurs soldats, ils n’ont rien prévu pour en atténuer les effets. Peut-être la discipline allemande n’a-t-elle plus de poids lorsqu’il s’agit de réprimer des dispositions héréditaires aussi profondément enracinées que le besoin de déféquer sur le sol des locaux habités.

Dans aucune circonstance on n’a observé que les officiers allemands se fussent préoccupés de faciliter à leurs soldats l’élimination hygiénique des résidus intestinaux. Au contraire, ils ont toujours affecté de se désintéresser de la question.

En France, l’organisation des feuillées, c’est-à-dire de tranchées creusées dans le sol et destinées à servir de latrines a été réglementée avec le plus grand soin. Les officiers veillent avec autorité que les abords des cantonnements et les lieux d’habitations ne soient jamais souillés de matières fécales.

C’est qu’au propre, comme au figuré, il n’est pas de français qui n’ait le souci de tenir compte d’un de nos proverbes les plus expressifs : « Vilain oiseau que celui qui salit son nid. »

Au point de vue de la pudeur de la défécation, les Allemands en sont restés dans l’état de la barbarie la plus primitive, car il est peu de pays où, après leur passage, on n’ait constaté des preuves indéniables à la fois de leur hyperchésie et de leur intentionnelle malpropreté.

Les mêmes aberrations se rencontrent chez les officiers aussi bien que chez les soldats. À la vérité, les chefs allemands

  1. Chacun trouve ici que son excrément ne sent pas mauvais.