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docteur edgar bérillon

psychiques, les paroles, les expressions de physionomie, et dans toutes les réactions extérieures dont la durée n’est pas assez prolongée pour qu’elles puissent être à loisir appréciées et analysées.

Mais, que l’objectivité soit durable ou passagère, l’observation des objets les plus simples n’en comporte pas moins de nombreuses causes d’erreur. Il n’est pas rare de trouver, dans la description d’un même individu, d’un même fait, les discordances les plus choquantes. Cela tient tout d’abord à ce que la faculté d’observer n’est pas développée au même degré chez tous les hommes de science.

S’il en est chez qui la justesse d’observation apparaît comme le développement d’un don héréditaire ou d’une heureuse facilité d’adaptation, il semble que d’autres réalisent l’état décrit par le Psalmiste :

Ils ont des yeux et ne voient pas ; leurs oreilles sont conformées pour ne pas entendre.

Frappé de la fréquence, même chez ceux qui se destinent à des carrières scientifiques, de cette inaptitude à l’utilisation de leurs sens, le professeur Beauvisage s’est appliqué à en déterminer les causes. Dans son livre si documenté sur la Méthode d’observation, dont on ne saurait trop recommander la lecture, il enseigne les procédés les plus capables de développer, chez l’étudiant, la faculté d’observer, de dénombrer, de comparer et d’analyser.

Pendant longtemps, l’histoire et la littérature ont constitué le seul moyen de transmettre la description des caractères psychologiques extérieurs présentés par les hommes. Plus tard, les arts représentatifs : la peinture, la sculpture, la gravure, en dépit de certaines imprécisions de convention, ont en quelque sorte fixé l’objectivité, non seulement des physionomies et des attitudes, mais aussi des impulsions de l’âme et des passions.

À notre époque, d’ingénieux observateurs ont trouvé dans les œuvres artistiques anciennes les éléments de curieuses études de psychologie rétrospective. Au premier rang de ces auteurs, il convient de citer Charcot[1], Paul Bicher[2], Félix Regnault[3]. L’analyse psychologique de figures peintes ou sculptées[4] m’a fourni personnellement l’occasion d’études du même ordre et m’a permis de déceler les intentions psychologiques dans lesquelles des artistes anciens avaient puisé la source de leur inspiration.

  1. Charcot : Les démoniaques dans l’art.
  2. Paul Richer : L’art et la médecine.
  3. Félix Regnault : Les idiots dans l’art antique (Revue de l’Hypnotisme, 22e année, 1907).
  4. Bérillon : Les femmes à barbe dans l’art et dans l’histoire (Revue de l’Hypnotisme, 19e et 20e années, 1905 et 1906) ; La pathologie præ-colombienne d’après les ex-voto aztèques. (Revue de l’Hypnotisme, 26e année, 1911) ; Le baphomet des Templiers (idole androgyne) (Esculape, 3e année, nos 1 et 2).