Page:Büchner - La Mort de Danton, trad. Dietrich, 1889.djvu/10

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chie austro-hongroise, la Styrie, la Moravie, la Bohême, la Hongrie, la Pologne. Toujours et partout il s’efforçait de s’imprégner le plus possible de Pair du pays parcouru, de s’assimiler son esprit, de pénétrer son âme, désireux qu’il était de creuser chez nous un lit — fleuve ou ruisseau, selon ses forces— à la littérature germanique. Un article qu’il adressait de Vienne à la Jeune France nous renseigne en termes assez piquants sur la façon dont ce goût se développa chez lui :

Pour qui a l’habitude du travail intellectuel, disait-il, un séjour en pays étranger amène presque fatalement une phase nouvelle dans la nature des idées et dans l’objet des études. Vivant dans une ville où l’on parle allemand, où les vitrines des libraires et les cabinets de lecture vous entretiennent continuellement des productions anciennes et récentes de la littérature germanique, il est assez compréhensible que votre curiosité s’éveille et vous donne le désir de connaître ces productions. C’est qu’en effet, pour certaines gens, rien, pas même la beauté la plus splendide se livrant sans voiles à vos caresses, n’exerce un attrait aussi magique que ces feuilles blanches marquées de mystérieux signes noirs qui sont autant d’images, d’idées et de pensées, et qui servent de formule à l’expression du génie humain.

Dans un autre article daté de 1882, je retrouve