Wozzeck. — Moi ? Moi ?
Catherine. — C’est rouge ! du sang !
Wozzeck. — Du sang ? du sang ?
L’hôtesse. — En vérité — du sang !
Wozzeck. — Je crois que je me suis — coupé, là, à la — main — droite.
L’hôtesse. — Mais comment se trouve-t-il au coude ?
Wozzeck. — Je m’y suis essuyé.
L’hôtesse. — De la main droite, au bras droit ?
Un paysan. — Peuh ! c’est du sang humain, cela !
Wozzeck (bondit.). — Que voulez-vous ? En quoi cela vous regarde-t-il ? Suis-je un meurtrier ? Qu’attendez-vous là, bouche béante ? Place — ou j’envoie l’un de vous au diable ! (Il sort en courant.)
Le couteau ? — Où est le couteau ? — Je l’ai laissé là. — Plus près, encore plus près. — J’ai peur — voici quelque chose qui bouge. Silence ! — tout est silencieux et mort. — Meurtrier ! Meurtrier ! Ha ! voilà ce qu’on crie. Non — c’est moi-même. (Il se heurte au cadavre.) Marie ! Marie ! Quel cordon rouge as-tu autour du cou ? Tu as mérité ce collier rouge, comme les anneaux d’oreille, par ton péché ! Pourquoi tes cheveux noirs pendent-ils si en désordre ? — Meurtrier ! — Meurtrier ! — Ils me chercheront. Le couteau me trahit ! Le voici, le voici — des gens ! partons ! (Au bord de l’étang). Ainsi ! là, au fond ? (Il y jette le couteau). Il plonge dans