Wozzeck. — Dansez tous ; dansez toujours, sautez, suez et puez, le diable un jour ne vous en emportera pas moins ! (Il vide son verre et chante) :
Trois cavaliers chevauchaient vers le Rhin ;
Chez une hôtesse ils descendirent.
Mon vin est bon, ma bière est claire,
Ma fille gît sur la —
Damnation ! (Il bondit.) — Hé, Catherine ! (Il danse avec elle.) Viens, assieds-toi ! (Il la mène à sa table.) J’ai chaud, j’ai chaud ! (Il ôte son habit.) C’est la vérité ! Le diable emporte les uns et laisse courir les autres. Catherine, tu as chaud ? Attends seulement, tu deviendras froide aussi ! Tu ne peux pas chanter ?
Catherine (chante) :
Dans le pays des Souabes je ne veux pas aller,
Et je ne veux pas porter de longues robes,
Car les longues robes, les souliers pointus
Ne conviennent pas à une servante.
Wozzeck. — Non ! pas de souliers ! On peut bien aller pieds nus en enfer ! (Il chante) :
O fi, ma mignonne, ce n’était pas beau !
Conserve l’écu et dors seule.
Je voudrais aujourd’hui me chamailler — me chamailler —
Catherine. — Mais qu’as-tu là sur la main ?